Chers collègues et partenaires,
Je vous salue en votre double qualité d’ Ambassadeurs sur le Sahel, et d’Ambassadeurs du Sahel
C’est un plaisir pour moi de m’adresser à vous depuis Dakar avec le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Annadif, aux termes d’une longue concertation de deux jours avec nos amis du G5 Sahel ; avec la présence effective du Secrétaire Exécutif Maman Sidikou et le président en exercice du conseil des Ministres du G5 Sahel, le Ministre Tchadien de l’Economie , de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale.
Je suis heureux de pouvoir annoncer qu’un nouvel élan a été impulsé à notre coopération. Nous avons discuté de l’importance de mettre en pratique, avec un sens de l’urgence et du résultat, le triple sursaut politique , civil et de développement , évoqué lors du Sommet des Chefs d’Etat du G5 Sahel, et de l’ Assemblée Générale de l’Alliance Sahel a Ndjamena.
Nous avons décidé de passer du temps de l’action au temps de l‘accélération et de l’impact ressenti par les populations de notre action commune à tous.
J’ai également pu discuter , ici à Dakar, de l’avenir de la région avec des jeunes sahéliens dont l’enthousiasme, l’engagement, la détermination, et la soif d’entreprendre m’ont impressionné et inspiré.
En tant qu’ acteurs de premiers plan sur le sahel, nous connaissons très bien les défis et enjeux du Sahel. J’en ferais donc l’économie ; d’autant que mes prédécesseurs les ont exposés de façon éloquente et exhaustive.
Je voudrais juste rappeler que le Sahel est en soi un paradoxe ; les dynamiques négatives cohabitent avec des dynamiques extrêmement positives. Nous devons aussi et surtout aider à amplifier ces dynamiques positives. C’est la voie de sortie de crise.
Rien ne sera possible sans un investissement massif dans le capital humain au Sahel.
Rien ne sera possible sans l’investissement massif du secteur privé dans les économies sahéliennes.
Toutefois , rien ne sera non plus possible sans une gouvernance inclusive , une gouvernance qui renforce le contrat social vertical, c’est à dire les relations état -citoyens ; mais aussi le contrat social horizontal, c’est à dire les relations entre communautés ; mais aussi le contrat social territorial, qui rééquilibre les investissements sur les territoires, et singulièrement sur les zones frontalières et transfrontalières ; il faudra impérativement territorialiser les politiques publiques si on veut stabiliser ls nations sahéliennes.
Je tiens à saluer la tenue le 18 mai du Sommet de Paris sur l’Afrique à l’initiative du Président Macron. Nous ne sommes certes pas sortis de cet évènement important avec un point de départ pour un « New Deal » du financement pour le continent, à l’instar d’un nouveau « Plan Marshall » que je prône pour le Sahel, mais il est important de capitaliser sur ce premier pas et de s’assurer que les prochains sommets du G7 et du G20, entre juin et septembre, nous permettent de progresser en ce sens et d’aboutir sur un accord politique.
Les pays du Sahel sont en première ligne du changement climatique et subissent de plein fouet des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations) qui continuent d’affaiblir leurs économies. Nous devons nous mobiliser sans relâche pour faire avancer l’initiative de la Grande Muraille Verte. Nous ne devons pas ramollir l’élan du One Planet Summit.
Dans l’immédiat, notre engagement doit se traduire par une accélération de la campagne vaccinale contre le COVID-19 et davantage de marges de manœuvre budgétaire pour les pays du continent africain, ainsi qu’une réponse aux besoins de financement immédiats.
Dans un second temps, il nous faudra travailler sérieusement au renforcement du secteur privé sahélien, dont le dynamisme représentera un facteur de croissance à long terme.
Dans un tel contexte, nous devons réfléchir et nous mettre d’accord sur des financements prévisibles de la réponse au Sahel. Comme l’ont rappelé les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU le 18 mai dernier, en particulier le chef des opérations des maintien de la paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix, les financements imprévisibles constituent un challenge considérable à une réponse sur le long-terme et au bon déroulement des opérations au Sahel.
Il est impératif de se mobiliser pour apporter davantage de soutien financier aux gouvernements et populations sahéliennes, et cela va de pair, bien-sûr avec une redevabilité mutuelle.
L’une de nos priorités dans les mois à venir sera de nous assurer que nous avons en place un système de suivi et d’évaluation efficace, qui permette non seulement aux donateurs , aux gouvernements mais également aux populations, en tant qu’exécuteurs et non seulement bénéficiaires, de faire état des résultats de nos actions. De nous parler de l’impact de nos réponses et nous aider à mieux les recalibrer si besoin est, et les répliquer quand elles sont un succès.
Nous devons penser innovation, digital, nouvelles technologies. Ce que nous développons et mettons en œuvre aujourd’hui doit non seulement répondre aux défis actuels mais également être adapté aux populations d’aujourd’hui et aux générations futures. Ce sont elles qui bâtiront l’autre Sahel auquel nous aspirons.
Les Nations Unies travaillent avec acharnement à développer un réseau permettant aux jeunes entrepreneurs sahéliens de concrétiser leurs rêves et ainsi contribuer à redynamiser les économies de la région ; nous sommes en train de lancer l’ Initiative Sahel Gen U ( Generation Unlimited) , conçue comme un laboratoire permettant de tester les idées apportées en réponse à la crise socio-économique au Sahel et d’identifier les bonnes pratiques pour les reproduire et les adapter à d’autres contextes politiques et sécuritaires complexes.
Le triple sursaut de Ndjamena doit se traduire à présent par des actes concrets. J’espère pouvoir travailler de concert avec vous à les mettre en œuvre le plus rapidement possible.
Je vous remercie.
WORKING TOGETHER FOR A PROSPEROUS
AND PEACEFUL SAHEL
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